lundi 31 octobre 2016

Masse critique Babelio, Puccini l'aimait de B. Hool


Passions musicales...



Si j’adore les opéras de Puccini, et en particulier les derniers, j’avoue ne pas connaitre grand-chose de sa vie à part sa mort durant l’élaboration de Turandot et l’air de Liu « Tu, che di gel sei chinta »… Les biographies du compositeur sont peu nombreuses surtout en français. Je remercie donc Babelio et les éditions de l’Âge d’homme de m’avoir permis de découvrir ce premier roman de B. Hool sur une partie de la vie de Puccini.

Direction l’Italie du début du XX° siècle où Giaccomo Puccini est une idole de toute l’Italie après le vieux maitre Verdi. Le roman, comme le titre l’indique, se focalise autour de quelques femmes que l’homme de musique aima durant ses vingt dernières années : Elvira, la presque femme qui attend le mariage officiel et d’autres comme Doria, la servante fidèle, sorte de modèle de sa dernière héroïne tragique.

Au-delà d’une réalité biographique, la cantatrice B. Hool essaie de comprendre les sources d’un art passionné qui se nourrit des bonheurs et des cris qui retentissent dans les campagnes ou les maisons bourgeoises de cette Italie encore bien puritaine. Des dialogues ou des réflexions qui amènent à se questionner sur la voix, le chant et la musique, surtout en seconde partie du récit.
Ce premier roman fut plaisant à lire : certes, des éléments psychologiques parfois un peu trop détaillés qui n’apportent rien à la trame du récit mais par contre un bon moyen de rentrer dans l’œuvre du Maestro. La langue est fluide et le rythme bien mené : un bon moment de lecture qu’il faudra compléter par une véritable biographie mais qu’il est plaisant de lire au son d’un air de Puccini…


dimanche 30 octobre 2016

Expo Kimonos from Okura collection, Rijksmuseum, Amsterdam (PB)



Des kimonos théâtraux...

Le Rijksmuseum présente quelques kimonos de no du XVII° siècle : issus de la collection Okura, ces pièces exceptionnelles de soie et de broderies évoquent toute la beauté de cet art théâtral ancien.
Apparu au XIV° siècle durant le shogunat de Yoshimitsu, le no évoque quelques figures légendaires du Japon. Sur la scène, dans une langue archaïque, l’acteur module son discours à la manière d’une partition musicale. Représentant des rencontres entre vivants et esprits, l’atmosphère scénique revêt l’étoffe du rêve magnifiée par des vêtements aux couleurs vibrantes et merveilleuses.


A la lumière des bougies, le chatoiement des soies, des applications d’or et d’argent crée cette ambiance particulière où le geste et le mouvement se veulent lents et mesurés à l’instar des paroles presque psalmodiées.
Les kimonos de la collection Okura témoignent ainsi de cet art raffiné qui a su garder ses caractéristiques depuis ses origines et que ces vêtements du XVII° siècle savent magnifier à merveille. C’est aussi l’occasion pour le musée d’évoquer cette collection mythique : le musée Okura fut le premier musée privé du Japon, fondé en 1917. La famille Okura, qui tint de nombreux commerces, ouvrit plusieurs hôtels dans l’archipel et dans le monde, notamment à Amsterdam, ce qui explique cette exposition aujourd’hui, eut toujours à cœur de faire connaitre les beautés de l’art nippon.

Des kimonos pour rêver et évoquer une tradition théâtrale, à voir jusqu’au 13 décembre 2016 au Rijksmuseum :

https://www.rijksmuseum.nl/en/kimonos-from-the-okura-collection

samedi 22 octobre 2016

Expo Kuniyoshi heroes, Musée Ota, Tokyo



Au bord de l'encre...






Le musée Ota présente cet automne une exposition double autour des héros qui ont rendu célèbre le dessinateur d'estampes : Kuniyoshi. Après plusieurs retrospectives aux Etats-Unis ou à Paris l'hiver dernier, l'établissement revient sur la série qui le lança : les héros des bords de l'eau.



S'il commence sa carrière auparavant, c'est bien avec cette série aux 108 héros que le nom de Kuniyoshi se fera connaitre en 1827. Reprenant un roman classique chinois de Shi Nai An Au bord de l'eau (Suikoden en japonais), l'artiste dépeint une grande partie des personnages principaux du récit.





La nouveauté qu'apporte Kuniyoshi est remarquable à plusieurs titres : tout d'abord, c'est l'ampleur du nombre de planches. Il en propose 80, ce qui n'avait jamais été réalisé auparavant. Ensuite, c'est la représentation exotique de guerriers chinois aux tatouages et aux muscles surdimensionnés qui va attirer l'attention du public. La composition très colorée et dynamique renforcera cet attrait qui se manifestera dasn la réutilisation de certains motifs chez les tatoueurs de l'époque.





Enfin, la série connaitra un tel succès que Kuniyoshi pourra l'évoquer dans diverses autres oeuvres parodiques : séries de geishas ou d'animaux reprendront quelques gestuels ou éléments de la série initiale, renforçant encore cette popularité et aboutissant à donner ce surnom à l'artiste : Kuniyoshi aux guerriers.



Une exposition au musée Ota de Tokyo jusqu'au 30 octobre :
http://www.ukiyoe-ota-muse.jp/exhibition-eng/kuniyoshiheroestalesofwatermargin

dimanche 16 octobre 2016

Festival Nicéphore +, Animaleries, Clermont-Ferrand (63)



Ô miroir animal...





Pour cette saison, la Biennale photographique de Clermont a choisi de mettre à l'honneur des clichés qui prennent pour vedettes animaux et insectes de tout bord. Loin de simples images esthétiques, étranges ou cocasses, les œuvres présentées veulent interroger le lien entre l'homme et l'animal comment nous pouvons interagir et sur-agir avec l'animal tant en manipulant son apparence qu'en modifiant son habitat, bref en voulant laissant notre empreinte sur une vie autre que la nôtre.


 
Au musée Henri-Lecoq, B.A Bosaiya propose une course à l'énigme et à l'étonnement : Angels and insects, à travers une série où insectes et autres vies minuscules sont pris en gros plan, interroge notre capacité à rêver à partir d'images qui pourraient se trouver dans des livres documentaires. Loin du rationalisme et de la classification, c'est une déambulation fantasmatique qui est proposée.




L'Hôtel de Fontfreyde accueille plusieurs photographes dont Hormoz et sa série Bestial : crânes animaliers, poulpes s'emparent des corps dénudés. Entre mort et orgasme, le rapprochement des deux mondes renvoie l'homme à un monde intérieur et extérieur brut et libre, fait de peur et de jouissance avec certains clichés aux réminiscences de rêve de la femme du pêcheur...



 

Le Safari urbain de L. Geslin illumine la vie cachée en milieu urbain ou péri-urbain : l'animal devient le fantôme de nos propres vies et fait avec notre façon de coloniser l'espace. Des clichés amusants ou poétiques en des couleurs vives et des scènes à la lumière surexposée qui jouent entre scène de genre et reportage-photo : un mélange d'une vision amusée et critique de notre impact sur la vie sauvage.


D'autres artistes comme T. Flach ou M. Vanden Eeckoudt ont mis à l'honneur ces animaux qui deviennent des miroirs de nos propres comportements modernes : entre course esthétique et volonté de maitriser et modifier la nature, c'est notre propension à toujours vouloir chasser le naturel qui est mis en lumière.

Encore bien d'autres photographes et lieux à découvrir jusqu'au 30 octobre 2016 :
 

dimanche 9 octobre 2016

Expo De maisons d'artistes en maisons d'artistes, Médiathèque Larbaud, Vichy (03)








Sur la route...


La route des carnets propose plusieurs expositions en Auvergne avant l'ouverture des Rendez-vous des carnets de voyage à Clermont-Ferrand. Cette année, c'est Bruno FortuneR qui pose ses bagages et ses pinceaux à la médiathèque de Vichy.




De maisons d'artistes en maisons d'artistes présente quelques planches du nouvel opus de l'artiste à l'aquarelle fine et aux traits forts : à travers des visages et des lieux (tant de véritables demeures que des scènes de spectacle...), c'est une balade autour de grands noms des Arts qui nous est proposée : de Brel à Le Nôtre, en passant par Khadra ou Rimbaud, les visages de crayon et les espaces aquarellés dessinent une carte artistique à la subjectivité affirmée.
 

 
L'ilot central présente, quant à lui, des planches de l'opus précédent : J'ai peint des mots sur VOS MAISONS. Ici, c'est une promenade personnelle autour de lieux privés qui dessine une France intime et poétique. De très beaux textes accompagnent ces dessins, à la fois humoristiques et pleins de rêverie : un lieu de fortune devient le bivouac d'un nomade mongole et les arbres se transforment parfois en demeures irréelles.


Un univers fantasmagorique et sensible à découvrir jusqu'au 20 octobre 2016 :
http://www.brunofortuner.com/biographie

dimanche 2 octobre 2016

Dahlias au château de Randan (63)



Feux...




 

Pour son dernier week-end de la saison, le château de Randan nous offre un festival de couleurs dans les potagers et certaines bordures du parc : le dahlia est à l'honneur à travers des espèces pleines de formes et de contrastes qui jouent avec le soleil automnale.

Si le potager du château de Louis-Philippe et Mme Adélaide met à l'honneur cette fleur, c'est qu'elle va s'imposer dans les parterres et les bouquets durant le XIX° siècle. Déjà découverte à la Renaissance dans le Nouveau Monde, la fleur n'arrivera en Europe qu'en 1789 en Espagne. Introduite en France à partir de 1802, cette astéracée sera cultivée pour ses vertus nutritives. Certains proclameront ses possibilités de remplacer la pomme de terre qui fut introduite afin de mettre un terme aux famines qui frappaient encore l'Europe.


 
 Rapidement, c'est son aspect et sa fleur qui feront du dahlia une des reines des jardins et des bouquets. En témoignent les nombreuses représentations du végétal dans les natures mortes et les motifs décoratifs dans les demeures bourgeoises. De la peinture romantique à l'affiche Art nouveau, le dahlia s'imposera comme un élément coloré et graphique qui apporte aussi en ces jours d'octobre un des derniers festivals végétaux en nos jardins.

samedi 1 octobre 2016

Expos Japon Text'îles, Musée du textile, Labastide-Rouairoux (81)

 
Voyage au pays des fibres...
 
A travers de très nombreuses pièces, c’est une invitation au voyage tout au long de l’archipel nippon qui nous est proposé. Du Nord avec les vêtements ainus à l’extrême Sud avec les fibres végétales des îles Ryuku, l’exposition retrace l’histoire du kimono, les étapes de sa fabrication ainsi que les diverses matières – parfois étonnantes – que l’on utilise, de la fibre de bananier au coton en passant par la soie ou le papier washi…
 
Cette chose que l’on porte – traduction mot à mot du terme kimono – est aussi un marqueur social. Du simple vêtement rapiécé de paysan aux somptueux kimonos aux motifs emblématiques de la bourgeoisie, les différentes franges de la société traditionnelle sont évoquées, sans oublier les enfants et leurs kimonos aux motifs parfois inattendus, tel l’avion de Type 0 (avion des kamikazes lors de la Seconde guerre mondiale).
 

 
Un voyage passionnant et instructif que vous pourrez poursuivre dans différents lieux du Tarn jusqu’au 30 octobre 2016 :
http://www.tourisme-tarn.com/fr/japon-text-iles-le-japon-s-invite-dans-les-musees-du-tarn