vendredi 29 juillet 2016

Expo Pasolini, una vita violenta, BM, Lyon (69)



Violence des passions...







Assassiné voici quarante ans, la médiathèque de Lyon rend hommage à Pasolini, artiste italien polymorphe qui produisit une œuvre foisonnante et complexe. Si son nom évoque a priori des titres de films sulfureux, c'est sans compter sur ses textes poétiques ou journalistiques qui questionnèrent et remirent en cause - parfois avec une certaine violence - la société occidentale et notamment l'Italie de l'après Seconde Guerre mondiale.





Qu'il s'agisse de l'argent et de la place du pauvre comme de l'homosexualité, Pasolini explora les bords, les marges mais aussi les ombres d'une civilisation rigide qui avait tendance à oublier ou supprimer ce qui pouvait la gêner (la phrase serait d'ailleurs à conjuguer à d'autres temps!).
Chantre d'une soif de vivre au bord des gouffres de la sensibilité et de la sensualité, Pasolini, à travers ses films et ses écrits, est en quête d'absolu, un absolu qui éblouit et brûle. La quête du sens, vouloir se sauver, "c'est avoir une vraie idée de soi-même, c'est être en crise" pouvait-il déclarer lors d'une interview à Lyon pour la sortie de son film Théorème.







C'est ce créateur du désir et de la jouissance, de la vérité et des paradoxes, que la BM de Lyon permet de redécouvrir à travers de nombreux documents qui retracent une production forte et marquante pour des générations.



A voir jusqu'au 10 août 2016 :
https://www.bm-lyon.fr/spip.php?page=agenda_date_id&source=&event_id=1851

samedi 23 juillet 2016

Expos Métamorphoses de la scène et Prassinos, Maison J Vilar, Avignon (84)


Histoire théâtrale...





Comme chaque année, la Maison J Vilar propose des expositions autour des pièces et événements du Festival de ce mois de Juillet. Avec Métamorphoses de la scène, petit retour à travers des maquettes, sur les décors et mises en scène de la Comédie Française depuis les années 40.


C'est à l'occasion de la venue de la troupe pour les Damnés de Visconti que la Maison propose ce panorama d'un art assez évanescent puisque les décors et mises en scène sont appelés à hanter la mémoire des spectateurs plus qu'à demeurer à travers le temps grâce à des objets ou des témoignages précis.






Le Français qui fut longtemps un bastion de l'Académisme va pourtant être un formidable prisme de la scénographie et du décor dès la fin de la Seconde Guerre. Des noms comme Bérard, Vitez ou Ruf ont marqué les esprits et ont permis un véritable renouvellement de la Scène française par excellence.





La seconde exposition Prassinos, peintre de Jean Vilar rend hommage à l'artiste dont on fête le centenaire de la naissance. Peintre et plasticien, Prassinos va s'attacher à la Provence mais sera aussi un fidèle créateur aux côtés de Vilar.





Dès le début de l'aventure avignonnaise, c'est lui qui dessinera les costumes, mettant sa palette et son design au service des mots et de la mise en scène mais plus en peintre qu'en décorateur ou costumier. Prassinos insistera longtemps sur sa volonté de faire de la peinture et non des costumes : à travers ses dessins, il veut donner l'idée du vêtement à la couturière mais ne fixe en rien un dessin stricte qui contraindrait le travail du tissu.






C'est dans ces vêtements oniriques que débutera ainsi Maria Casarès ou que triomphera Gérard Philippe, témoins des grandes Heures du TNP et de sa popularité qui ne cessera de croitre.



Deux expositions visibles jusqu'au 30 juillet 2016 :
http://maisonjeanvilar.org/public/03_activites/expositions/index.html

jeudi 21 juillet 2016

Expo Surfaces, Cloître des Célestins, Avignon (84)



Dans les traces du temps...





Connu pour sa sculpture Coup de tête (en ce moment exposée à la Fondation Lambert), Adel Abdessemed propose une dizaine de bas-reliefs au cloître des Célestins à l'occasion de son exposition Surfaces.

Utilisant des matériaux nobles (marbre, sel de siwa) ou plus communs (aluminium, plâtre), le plasticien joue avec les formes et les représentations. Pour lui, la surface n'est pas synonyme de superficialité mais de lieu où les choses remontent, donc un lieu de résurgence sensible et pas toujours éphémère comme le prouve le choix des matériaux utilisés.



Ce retour de scènes dans un monde immergé dans les images mouvantes prend corps au travers de pièces plus ou moins massives qui s'inscrivent sur les murs de l'église des Célestins : un fragment de temps qui s'éternise dans la poussière d'un monument en ruine.



Ces lambeaux de l'Histoire appartiennent autant au domaine privé (les filles de l'artistes en train de jouer) qu'au domaine de la Grande Histoire contemporaine (l'exécution des Ceaucescu, la place Tian'anmen...) : des éclats du temps qui interrogent notre vision personnelle de l'Histoire et de notre histoire, un peu commme le jeune étudiant et son sac de courses devant des chars invraisemblables ou la représentation de Stonehenge, ce marqueur d'une trace humaine dont le Temps brouille la lisibilité.

Une énigme au coeur de la poussière à visiter jusqu'au 24 juillet :
http://www.festival-avignon.com/fr/expositions/2016/surfaces

jeudi 14 juillet 2016

Expo Hokusai Manga, Musée Ota, Tokyo



Des vignettes pleines de vie...





La Manga d'Hokusai, avec les 36 vues du Mont Fuji, est une oeuvre qui va hisser au sommet la popularité du Maitre de dessin. Il débute l'édition de ces volumes en 1814, alors âgé de 55 ans. Il ne cessera de produire ces feuilles et livres illustrés jusqu'à sa mort. C'est en tout 15 volumes et des milliers de croquis qui vont être produits.

Le terme manga est polysémique : à la fois synonyme de dessin, caricature ou croquis, ce terme dénote une volonté et une soif de représentation universelle de la part de l'artiste.






A la fois dessin de précision pour les architectures ou les paysages, le trait de Hokusai se fait volontiers rapide ou humoristique lorsqu'il croque des scènes de la vie quotidienne ou qu'il évoque des légendes monstrueuses ou horrifiques.

Ce sont tous ces aspects que l'exposition du musée Ota donne à voir, dans une volonté de faire découvrir de nombreuses pages (simples ou doubles) souvent méconnues du fait d'une production pléthorique qui prouve l'extrême vitalité du maitre mais qui peut parfois perdre le spectateur ou le lecteur.




A voir à Tokyo jusqu'au 28 juillet 2016 :
http://www.ukiyoe-ota-muse.jp/exhibition-eng/2016-hokusai-manga-universe