samedi 20 juin 2015

Expo Villains in Ukiyo-e, Musée Ota, Tokyo (Japon)


Mais pourquoi sont-ils si méchants?...


Le monde du kabuki et de l'estampe ne déroge pas à la règle : le mal et l'obscurité attirent. La fin de l'ère Edo multiplie d'ailleurs les drames sanglants où samourais malfaisants et esprits des ombres viennent jeter leurs présences sur les planches de la scène.


Le musée Ota présente ainsi ce mois quelques estampes décrivant ces hors-la-loi et autres âmes damnées qui firent les délices du public kabuki : le sang, la violence subtile ou outrancière marquent les planches du sceau de couleurs chaudes et sombres qui caractérisent les drames inspirés de récits historiques ou de faits divers vite transformés en pièces spectaculaires. 


Outre les criminels masculins, le théâtre nippon va se délecter des personnages féminins dérangeants : amoureuses criminelles comme Sakurahime avec le moine Seigen ou encore les femmes-bandits munies de leurs poignards et couteaux aiguisés, personnages hors-normes aux postures outrancières qui exaltent les pulsions et fantasmes de toute une époque.


Ne sont pas oubliées les grandes figures du crime comme Iemon, le samourai maudit de Yostuya kaidan, guerrier honni et mari indigne qui cristallise à lui seul de nombreux éléments mortifères et vénéneux qui constituent les fondements des méchants du théâtre kabuki.

Des héros de l'ombre à découvrir jusqu'au 26 juin :
http://www.ukiyoe-ota-muse.jp/H2706edonoaku-E.html

jeudi 11 juin 2015

Rendez-vous aux jardins 2015, Jardin du colombier (03)


Promenons-nous dans les jardins...


Ce week-end avait lieu un nouvel opus des Rendez-vous aux jardins : encore de nombreuses occasions pour voir, revoir des jardins et rencontrer quelques-uns de leurs propriétaires...


Cette année, sous un chaud soleil, direction le Jardin du Colombier à Taxat-Senat, entre Chantelle et le joli village de Charroux : là, de nombreuses espèces connues ou plus rares vous accueillent et la propriétaire des lieux nous a longuement présenté son jardin, donnant bon nombre de conseils utiles pour les intéressés!

De très belles pivoines (malgré la fin de la saison) et des rosiers abondants : les couleurs éclataient bien que la chaleur et la sècheresse des dernières semaines n'aient pas été des alliés de taille.


Le jardin s'organise autour de plantations qui visent l'harmonie et la facilité d'entretien (même s'il faut avouer que s'occuper d'un tel espace ne doit pas être de tout repos!). Pari réussi : les arbres, les vivaces et les annuelles mènent un dialogue agréable qui donne envie de suivre les traces des jardiniers-propriétaires.


Un lieu à visiter tout l'été :
http://jardinducolombier.free.fr/index.php?

lundi 1 juin 2015

Expo Life of cats, Japan society, New York (USA)


Where's my cat?...

Le chat...un animal qui symbolise le monde asiatique mais qui demeure une présence ambivalente en Extrême-Orient. C'est ce que la Japan Society de New-York met en scène dans cette exposition qui fait du félin le protagoniste principal .


Tout d'abord introduit de Chine au VI° siècle, il est le gardien des textes sacrés, les protégeant des dangers des dents de certains rongeurs. Très vite, le chat devient un animal de compagnie que la noblesse prise. En témoigne l'épisode de la Princesse Troisième du Dit du Genji qui fera de l'animal un ressort primordial dans le labyrinthe sentimental qui s'instaure dans le dernier tiers du roman.
Au XIX° siècle, les estampes utilisent le motif du chat comme symbole de la sensualité : chat et geisha répandent dans l'air les parfums des caresses...


Il est aussi utilisé dans les estampes caricaturales, rejoignant poissons, grenouilles et autres animaux qui viennent malmener les images conventionnelles : par exemple, l'estampe ci-dessus vient parodier une scène de kabuki mettant en scène la courtisane Umegae. Cette dernière frappe sur une fontaine afin d'appeler la richesse. La chatte, elle, fera apparaitre des produits de la mer en frappant un poulpe..beaucoup plus savoureux!


De l'animal de compagnie comique, on passe à la présence inquiétante comme la sorcière-chat d'Okazaki : à la recherche de chair humaine, ce personnage, travesti en vieille femme, tente d'attirer les voyageurs imprudents. C'est toute l'étrangeté des esprits chats ou Bakeneko qui vient transformer par son ombre la présence du félin dans les estampes ukiyoe.


Un animal à découvrir jusqu'au 7 juin :
http://www.japansociety.org/page/programs/gallery/life-of-cats