mardi 28 juillet 2015

Expo Si les châteaux m'étaient contés..., château de Tarascon (13)


Raconte-moi une histoire...


Et si on vous racontait une histoire avec des princes, des magiciens et des dragons? Bien sûr, il faut un lieu emblématique : le château! Dans l'enceinte du palais du Roi René, partez à la rencontre d'édifices en carton, en plastique et autres matières. Cet endroit qui cristallise les désirs, les envies et les peurs est la vedette de l'exposition.


Il s'agit de présenter quelques réalisations qui bercent l'enfance et l'adolescence : du palais Barbie aux illustrations des produits Wizard of the coast (les cartes Magic, par exemple), les châteaux sont nombreux mais ont toujours pour but de faire fonctionner l'imaginaire. Si la base de ces représentations est bien un édifice réel, la fantaisie s'empare rapidement des détails et des silhouettes...


Sont regroupés divers types de représentations à travers la thématique du château de conte de fée, celui de l'horreur ou encore d'autres ambiances. Mention spéciale à quelques mises en scènes classiques mais qui font toujours leur effet : les ombres chinoises et autres lanternes magiques qui nous transportent dans le monde de l'imaginaire enfantin.


Une jolie exposition qui réveille des souvenirs :
http://chateau.tarascon.fr/expo-sileschateaux.html


jeudi 23 juillet 2015

Le mois Obon 2, Iga no Tsubone


Parler avec les morts...


Iga no Tsubone est une dame de cour reconnue pour sa force et son courage. Cette vaillance fut mise en scène à travers une histoire de spectre : depuis plusieurs nuits, un esprit hante la cour impériale et tous les samourais qui ont voulu affronter le fantôme n'ont rien pu faire. Au contraire, ils se sont enfuis de peur.


Dame Iga décide d'aller voir le spectre et de lui parler. Elle apprend alors que celui-ci est l'esprit d'un général (dans certaines versions celui d'un poète de cour) injustement calomnié et qui s'est suicidé pour cela. La jeune noble va alors révéler l'affaire, laver l'honneur du défunt qui retrouve la paix de l'âme.


Dans la plupart des représentations, le défunt est dépeint sous les traits d'un esprit-corbeau : d'après les croyances populaires, cet oiseau est un messager des morts. Iga no Tsubone, quant à elle, est représentée de manière assez semblable dans les estampes : debout ou assise, elle montre un grand sang-froid qui transparait à travers une pose assez hiératique, symbole du courage du personnage. 


lundi 20 juillet 2015

Le mois Obon 1, la légende d'Okiku


Quand la vaisselle est mortelle...


Allez, c'est parti pour ma partie "esprits et estampes"....Démarrons avec l'histoire d'Okiku, une jeune servante qui habite chez son maitre dans un quartier d'Edo. Ce dernier est impulsif, violent et il désire son employée. Malgré ses avances, Okiku ne cède pas....Rien de bon n'est à présager!

En effet, quelques jours après cette déclaration, une soucoupe de prix est retrouvée brisée : le service hollandais du maitre se trouve déprécié et donc, c'est Okiku qui va en faire les frais...Selon les versions, c'est bien la jeune fille qui casse l'objet alors que dans d'autres, c'est son employeur qui la piège directement ainsi.

Ensuite, le cauchemar peut commencer : fou de rage, l'homme décide de ligoter la jeune fille et lui arrache un doigt chaque jour : le service comptait 10 soucoupes, quel hasard! Au bout de quelques jours de torture, Okiku arrive à s'échapper et se jette dans le puits voisin où elle se noie.



Elle viendra hanter la maison et le puits : sans arrêt, elle comptera jusqu'à dix et là, elle se met à crier et à faire trembler les murs, signifiant la rancoeur vis-à-vis de son ancien maître qui devient fou à force d'entendre le fantôme compter chaque soir les assiettes...

L'histoire et le personnage ont été assez souvent traités par Kunichika, Hokusai ou Yoshitoshi. Si Kunichika a traité tous les moments narratifs, les dessins de Yoshitoshi s'arrêtent plus précisément sur la description du fantôme mais pour une fois chez lui, l'aspect du spectre est plus émouvant qu'effrayant, trait que partagent nombre d'estampes de la série des 36 fantômes modernes. Enfin, mention spéciale à l'inventivité d'Hokusai qui transforme le spectre d'Okiku en serpent dont le corps est formé...d'assiettes!

Une belle histoire qui repose sur l'importance de l'objet et de la vie domestique...comme quoi l'enfer, ce peut être aussi le quotidien!


dimanche 19 juillet 2015

Expo Ukiyo-e War Pictures - Kuniyoshi ・Yoshitoshi・Kiyochika, Musée 0ta, Tokyo (Japon)

La guerre en images...


Pour fêter les 70 ans de la fin de la Guerre du Pacifique, le musée Ota propose de se pencher sur un pan de la production d'estampes assez peu connu : l'image de guerre; car oui, l'estampe japonaise a aussi servi de support à un discours guerrier. Outre les représentations de guerriers (mushae) qui permettent de mettre en avant le courage et la violence de la caste guerrière, les scènes de batailles ne sont pas oubliées.

Toutefois un problème de taille s'est longtemps opposé à ce type de représentation : l'interdiction de représenter des événements actuels sous la période du Shogunat....et pour le pouvoir, l'actualité recouvrait toute la période...c'est à dire depuis le début du XVI° siècle!!! Les artistes devaient donc travestir les références modernes au travers de figures médiévales qui n'étaient pas prohibées.


Le gouvernement Meiji, quant à lui, va promouvoir ce type de représentation : il s'agit de glorifier les batailles gagnées afin de remettre l'Empereur sur le trône et montrer les forfaits de l'ancien pouvoir durant la période du Bakumatsu. De plus, la guerre russo-japonaise va être un thème fort représenté puisque là encore il sert la politique de l'Empire dans sa démonstration de son excellence.


La production guerrière permettra ainsi aux derniers artistes de faire survivre leur art : la multiplication des triptyques et des portraits guerriers permet aussi de répondre à la soif de représentations violentes que goûte le public.
 

Une expo qui dure jusqu'au 26 juillet: http://www.ukiyoe-ota-muse.jp/index-E.html

mardi 7 juillet 2015

Expo Il n'y a pas que la vache qui rit..., Mij, Moulins (03)


Le père du sourire...


Depuis quelques mois déja, Benjamin Rabier s'est invité au Mij de Moulins et dans de nombreuses salles, les héros de ce précurseur de la BD ont investi les lieux!


Comme le titre l'indique, il ne faudrait pas circonscrire la création de Rabier au bovin hilare : avant cet animal issu d'une commande publicitaire (pour les provisions de viandes aux Poilus), le dessinateur avait créé Tintin lutin et autres animaux au sourire ravageur.



Inventeur entre autres de la ligne claire, le créateur de Gédéon inscrit dans son bestiaire les traits caricaturaux qui font les délices des journaux pour adultes puis très rapidement des journaux pour enfants qui vont voir leur tirage exploser aux alentours de la Première Guerre Mondiale. Utilisant de manière assez classique l'animal afin de dénoncer les travers humains, l'originalité de Rabier sera d'humaniser les traits des personnages animaliers, les rendant plus proches des lecteurs, grands comme petits.


Au tournant de la Guerre, s'associant avec Cohl, il lancera une série de dessins animés qui inspireront les plus grands artistes de ce nouvel art. Malgré cela, Cohl laissera assez vite la collaboration de côté, mettant Rabier à l'écart. Ce dernier reviendra à l'album et développera les aventures Gédéon, canard difforme qui tentera de rétablir l'harmonie dans les différents lieux qu'il visitera.


Artiste qui influencera grandement Hergé et la BD belge, Rabier meurt en 1939, laissant son héros Gédéon aux prises avec les craintes que lui inspirent le nazisme et l'isolationnisme américain qui désespèrent cet homme qui n'aura cessé de mettre en garde son lectorat adulte comme enfantin.


Décidément, il n'y a pas que la vache qui rit....jusqu'au 31 août!
http://www.mij.allier.fr/1990-exposition-en-cours.htm

mercredi 1 juillet 2015

Expo, Japon, images d'acteurs, Musée Guimet, Paris (75)


Têtes d'affiche...

Variation théâtrale importante dès le XVII° siècle, le kabuki s'impose comme le spectacle populaire au XVIII° siècle. Inscrit dans les quartiers de plaisir, le théâtre kabuki élabore un répertoire fondé sur les figures historiques ainsi que sur des personnages issus de faits divers.

Caractères bien trempés aux costumes reconnaissables, les personnages de théâtre s'imposent comme des héros qui gagnent en popularité au cours de ces deux siècles. L'estampe devient le medium privilégié de ce moyen d'expression. Imposant les acteurs comme les rôles, certains artistes de l'ukiyoe vont devenir eux-mêmes des artistes reconnus. 


En témoigne Sharaku, figure centrale du XVIII° siècle qui impose un style particulier qui fera école aux siècles suivants. Insistant sur les particularités physiques, l'artiste magnifie les acteurs à travers des poses (mie) qui font les délices du public. Personnage assez mystérieux, Sharaku cristallise l'attention : on ne sait que peu de choses de sa vie et sa période de production est très éphémère. En un peu plus d'un décennie, il s'impose comme le peintre d'acteur par excellence.

Portraits d'acteurs jusqu'au 6 juillet :
http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-en-cours/japon-images-d-acteurs-estampes-du-kabuki-au-18e-siecle