lundi 27 avril 2015

Expo Vues, Musée Estrine, St Rémy de Provence (13)


Visions des Alpilles...


Petit panorama chronologique du paysage des Alpilles au musée Estrine. Si Aix a sa Sainte Victoire, la région des Baux de Provence présente aussi un massif particulier que nombre d'artistes ont représenté depuis le XIX° siècle.


Sur les traces de Seyssaud, Marchand, Chabaud et d'autres, l'exposition veut permettre de mieux comprendre le rapport sensible que les peintres et sculpteurs ont projeté sur ces paysages et lieux; lieux où plane aussi l'hommage à Van Gogh, arpenteur de la région qui ne l'a pas toujours reconnu mais c'est chose oubliée depuis : le musée abrite un bel espace dédié au peintre qui permet de brosser un panorama assez complet de sa carrière.


Certaines commandes ont été passées à des artistes contemporains : ne pas manquer les quelques toiles de Bioulès réalisées à St Rémy ou encore aux abords de Montmajour, véritables hymnes à la couleur et aux formes. 

Jusqu'au 24 mai :
http://musee-estrine.fr/expositions

jeudi 23 avril 2015

Film La maison au toit rouge


Derrière les murs...


Dernier film de Yoji Yamada, cette Maison au toit rouge nous dévoile les secrets d'une famille de la classe moyenne telle qu'elle pouvait se présenter dans l'entre deux-guerres au Japon. Symbole d'une société qui se modernise mais qui n'oublie pas les traditions, la pimpante maison accueille Taki, jeune paysanne que l'on embauche comme bonne.


Tout pourrait aller dans le meilleur des mondes mais les secrets ne peuvent toujours rester cachés et la jeune servante sera témoin de s déboires sentimentaux de sa maitresse à laquelle le personnage s'est vite attaché. Récit rétrospectif de la servante alors octogénaire, on comprend vite qu'une trahison a été fomentée....Oui mais par qui ? Tout l'intérêt du film repose sur ce dévoilement, somme toute classique mais bien mené. 


La peinture du Japon des années Trente, de l'aveuglement (volontaire?) des gens face à l'impérialisme nippon est  très bien décrit : on a parfois l'impression de scènes sorties des romans de Nagai Kafu; quant à la musique, elle prend des airs de certaines mélodies des studios Ghibli dans des animés comme Le château ambulant, où les références à ces années d'avant-guerre étaient aussi sensibles. 
Un beau film à la facture classique qui fait revivre une frange de la société et de Tokyo complétement disparue...



samedi 18 avril 2015

Expo Semblance, Chapelle du Méjan, Arles (13)


Miroirs...


Entre vie et mort, mouvement et quasi extatisme, l'oeuvre d G Oberson plonge le visiteur dans un monde sensible et vaste. Des aquarelles aux dessins, des peintures aux installations (mention spéciale à celles qui utilisent du café moulu, provoquant des sensations olfactives pas si souvent mises en éveil), l'exposition présente quelques travaux récents.


Registre animalier avec des personnages hybrides ou trophées inversés en porcelaine, corps humains qui apparaissent et disparaissent, tant foetus qu'adultes, l'espace d'exploration d'Oberson est vaste : à la fois intime et universel, il interroge les codes de représentation et de rapport au monde sans arrogance ou violence gratuite. 


Son travail entre en écho avec les écrits de Nancy Huston : les deux artistes se sont rencontrés en 2009 et depuis, une réelle complicité semble les lier. Ils présentent ainsi un livre commun Terrestres où reproductions d'Oberson et textes de Huston se côtoient. De même, le dernier opus de l'écrivaine Bad girl possède une couverture illustrée par le peintre.


" Je n’ai jamais croisé une œuvre aussi sincère, sensuelle et violente. Je m’y reconnais. Elle me va droit au cœur." N Huston

Une exposition visible jusqu'au 26 avril : 
http://lemejan.com/programme.htm

vendredi 17 avril 2015

Géants de la Renaissance, Carrières de Lumières, Baux de Provence (13)


A la lumière de Rome et Florence...



Comme chaque année depuis cinq ans, les Carrières offrent un spectacle son et lumières nouveau : cette années ce sont les peintres de la Renaissance italienne qui sont à l'honneur. De Da Vinci à Michelangelo ou Raphael, voici les Grandes Heures de la peinture occidentale dans toute leur splendeur.

Toujours avec un sens de la mise en scène efficace, la démultiplication des figures de la Sixtine ou des toiles de Vinci plonge le spectateur dans un moment féerique où couleurs, formes et sons l'enveloppent et l'immergent totalement dans l'univers de ces toiles et fresques si célèbres.
Pas le temps d'aller en Italie ? Faites donc un tour du côté des Baux, vous pourrez au moins baigner dans ce climat contrasté que ces Géants de la Renaissance ont su si bien mettre à jour.

                                                                     (vidéo J Luce)

Promenade sur les pas des géants jusqu'au 3 janvier 2016 :
http://carrieres-lumieres.com/


mercredi 15 avril 2015

Poésie et illustration 11 : Lancelot d'Aragon


Amour courtois...
G Lemercier
Parue dans le recueil des yeux d'Elsa, cette pièce met en scène l'amour courtois qui devient un double hommage : à Elsa Triolet mais aussi à la France occupée alors. Reprenant la plupart des épisodes célèbres de la geste de Lancelot (notamment les péripéties dans Le chevalier de la charrette de chrétien de Troyes), le poème insiste sur la fidélité à la dame, à l'Idéal ainsi que sur la nécessité d'aller au-delà de soi...sur le terrain amoureux tout comme politique à l'époque d'écriture du texte.


On peut me harceler que suis-je qu’ai-je été
Je me souviens d’un ciel d’un seul et d’une reine
Et pauvre qu’elle soit je porterai sa traîne
Je n’ai pas d’autre azur que ma fidélité
Je suis ce chevalier qu’on dit de la charrette
Qui si l’amour le mène ignore ce qu’il craint
Et devant tous s’assit parmi les malandrins
Comme choisit mourir Jésus de Nazareth
Ma Dame veut savoir que rien ne m’humilie
Par elle demandé tout s’en métamorphose
Elle exige de moi de si terribles choses
Qu’il faut que mon cœur saigne et que mon genou plie
On me verra trembler mais non pas lui faillir
Toujours placer amour plus haut qu’honneur Certain
Que la nuit n’est pas longue à cause du matin
Et je saurai baisser le front pour obéir
Sortir nu dans la pluie et craindre le beau temps
Si je suis le plus fort le plus faible paraître
Me tenir à côté de l’étrier du traître
Et feindre la folie ainsi que fit Tristan.