mercredi 28 janvier 2015

Expo Histoires de caractères, Médiathèque Larbaud, Vichy (03)


Bons et mauvais caractères...

Et une nouvelle expo d'estampes japonaises : environ 80 estampes qui mettent en scène des scènes littéraires ou des personnages entourés de lettres et de pinceaux....



Un vernissage le 31 janvier à partir de 16h30....Bienvenue à tous durant ce mois japonais à la médiathèque!
http://www.ville-vichy.fr/assets/files/culture/Programme-mediatheque-hiver-2015.pdf

lundi 26 janvier 2015

Expo tatoueurs tatoués, Musée du Quai Branly, Paris


Dans la peau...


Le tatouage, une marque humaine qui se retrouve à travers tous les âges et toutes les civilisations mais avec des significations bien différentes. C'est ce tour d'horizon que propose l'exposition tatoueurs tatoués. Très riche, je ne m'arrêterai que sur la partie dédiée au Japon....comme par hasard!


C'est à travers quelques estampes et costumes que le tatouage nippon est mis à l'honneur. Il s'agit de mettre en évidence le côté héroïque de la marque. Entre les héros du Suikoden (la version japonaise d'Au bord de l'eau) et les histoires utilisant des bandits ou mauvais garçons au tatouage suggestif (Yasu la chauve-souris, par exemple), le personnage marqué témoigne ainsi de son courage et de sa volonté de défier un ordre établi.


Quelques exemples intéressants de costumes kabuki : le héros tatoué est souvent revêtu d'une pièce de chanvre qui permet de donner l'illusion des dessins sur la peau. Il n'en demeure pas moins que certains acteurs pouvaient avoir des peintures à même le corps mais on peut se douter qu'avec la transpiration ces inscriptions devaient faire pâle figure après les heures de représentation!


Une marque du contre-pouvoir qui se retrouve encore dans la tradition des yakuzas aujourd'hui qui sont évoqués dans la fin du parcours dédié au pays....De belles découvertes pour le Japon et pour les autres régions du monde jusqu'au 18 octobre 2015: http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/a-l-affiche/tatoueurs.html

jeudi 22 janvier 2015

Expo Mayas, un temps infini, Musée du Quai Branly, Paris


Spirales du temps...



Un peuple du maïs qui va élaborer un système de société qui mêle temps humain et temps astral, voilà une définition d'une civilisation meso-américaine qui conserve encore bien des mystères : les Mayas. L'exposition du quai Branly explore à travers des pièces d'une finesse exceptionnelle les méandres d'une pensée qui va accoucher d'une société qui fleurira avant l'arrivée des Européens sur le sol du Nouveau Continent.




Les sculptures nombreuses mettent en scène la figure humaine comme celle de l'animal : la cosmogonie maya mêle en effet le monde de l'Homme à la Nature. Jaguar, squelette, dieux protéiformes témoignent d'une mentalité qui inscrit l'humain dans le cycle de la Terre. Ainsi les mythes qui font du maya un mélange de pâte de maïs et de sang des dieux ; peu étonnant donc de se rendre compte de l'importance du sacrifice ou de l'auto-sacrifice : un homme doit rendre le sang afin d'équilibrer les relations avec le divin.


Le jeu de balle est lui aussi une activité hautement symbolique : le jeu représente le cosmos et chaque partie veut rétablir les forces des astres...Si certains pensent que l'équipe perdante était sacrifiée, d'autres soutiennent que c'était les vainqueurs qui donnaient leur vie : après tout, ceux qui rétablissent l'ordre peuvent bien donner leur sang afin de sceller les pactes et oblitérer l'ordre renouvelé.


La multitude d'oeuvres témoigne d'une grande richesse civilisationnelle qui est émouvante par son poids idéologique mais aussi esthétique....Un événement à ne pas manquer si vous êtes dans la capitale.

A travers les méandres du temps jusqu'au 8 février :
http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/a-l-affiche/mayas.html

samedi 17 janvier 2015

Souvenirs de Marnie

Souvenirs, souvenirs...


 Nouvelle production des studios Ghibli après le récente retraite des deux grands noms de l'entreprise. Une nouvelle façon d'envisager le récit? Pas vraiment: toujours un mélange entre réalisme et onirisme avec un ancrage dans la réalité peut-être plus important.

Anna, jeune fille adoptée, n'arrive plus à supporter sa vie à Sapporo : sa mère adoptive décide de l'envoyer chez sa soeur dans un village balnéaire. Mais au bord de la mer, une villa étrange à l'air abandonné va attirer la fillette. La garçonne Anna va rencontrer la blonde et féminine Marnie...


Et oui, les clichés sont nombreux et plusieurs critiques ont reproché cette utilisation trop attendue et trop outrancière qui tire énormément sur les ressorts psychologiques. N'en demeure pas moins une très jolie histoire qui esquisse une vie mystérieuse dont on veut connaitre les secrets.

La poésie des paysages et la présence essentielle de l'eau (non, je ne citerai pas Bachelard!!) délavent la trame du récit et instillent une atmosphère mélancolique et parfois étonnante au sein de l'histoire de ces deux personnages. 


Certes Souvenirs de Marnie n'est ni une Princesse Mononoke ni un Château ambulant mais il reste une très belle production qui réjouit les yeux et parfois les coeurs d'enfants....Que demander de plus?


mercredi 14 janvier 2015

Expo dessins du studio Ghibli, Art ludique, Paris


Esquisses et mouvements...


Alors que Miyazaki et Takahata ont pris leur retraite, le musée Art ludique propose de traverser les productions historiques du studio à travers les layouts très nombreux qui sont présentés dans cet espace. On part ainsi dans les coulisses de l'animation : entre les idées matricielles et le film terminé.


Chaque anime est présenté à travers des esquisses (layouts) qui évoquent les temps forts ou les personnages importants de chaque production. Des dessins à peine esquissés à une production extrêmement détaillée, ces divers layouts proposent d'aborder la diversité du trait qui va donner naissance aux images animées qui connaissent tant de succès.


Une autre façon de revoir et retrouver ces histoires touchantes qui se dessinent sur des planches fixes où l'action est suspendue mais pourtant bien vivante. Une façon aussi de voir des récurrences et évolutions stylistiques tant au niveau du dessin que de la composition.


 http://www.artludique.com/ghibli.html


samedi 10 janvier 2015

Expo Beautés du ciel, Musée Maurice Denis, St Germain en Laye (78)


Le dessin des anges...


Dès la fin du XIX° siècle, le Nabi aux belles icônes va être sollicité par différents prêtres afin de réaliser le décor de chapelle ou d'église au Vésinet, commune proche de St Germain où Denis a ses attaches et son atelier.


Le jeune artiste va multiplier les dessins et croquis afin de préparer ses grands formats : à force de travail, c'est son attirance pour fra Angelico ou Raphael qui va se faire ressentir mais à travers une grammaire et une iconographie réinventées. Fresque, toile marouflée et autres techniques vont être mises en oeuvre afin de créer un espace qui traduit la religiosité du peintre et sa foi en la peinture. Ces travaux vont initier une vie de l'échafaudage qui sera celle de Denis jusqu'à sa mort en 1943.


L'exposition présente aussi une série d'études pour des vitraux qui seront réalisés par Carot qui va imprimer son savoir-faire autour des figures de Denis : un très beau dialogue d'artistes qui permettra de magnifier la couleur et la lumière.


jeudi 8 janvier 2015

Black Charlie


Rien à ajouter...



Un rapide billet....sans trop de mots car là, trop de mots tuent l'émotion! Juste quelques liens parmi d'autres de dessinateurs qui prouvent leur attachement à la liberté de la presse. Une preuve de l'esprit contre l'obscurantisme : 
http://gwen-crea.blogspot.fr/2015/01/charlie-hebdo.html

http://beatricetillier.blogspot.fr/2015/01/dies-irae.html

Rien à ajouter : la glose n'est qu'un vile flatteur de la bêtise...

jeudi 1 janvier 2015

Poésie et illustration 9 : La Loreley d'Apollinaire

Légende germanique...


 illustration Gwendal lemercier

S'inspirant d'une légende médiévale et surtout du poème de Heine, Apollinaire met en scène une jeune femme au charme irrésistible qui devient la victime-même de ses attraits. Tout d'abord par son aura qui enchante tout homme, qu'elle le désire ou non, comme pour le personnage de l'évêque, mais encore par cette beauté qui la tuera : Loreley devient un Narcisse féminin que son propre reflet fera noyer. Ce personnage protéiforme se traduit à travers les jeux sonores sur le nom de la jeune femme qui distord la diphtongue ei selon ses multiples prononciations.

Jeu d'amour, jeu de mort, l'illustration, quant à elle, transpose le moment de bascule où à travers le saut et la noyade, la Loreley retrouvera l'idéal qu'elle recherche...
 À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde

Devant son tribunal l'évêque la fit citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté

Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri

Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé

Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien

Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon cœur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon cœur me fit si mal du jour où il s'en alla

L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence

Vat-en Lore en folie va Lore aux yeux tremblant
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc

Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château

Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

Là haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley

Tout là bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

Mon cœur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil