samedi 24 décembre 2016

Expo L'oeil de Baudelaire, Musée de la vie romantique, Paris (75)






Toujours des critiques...





Baudelaire et son œil...un petit rappel de l'importance de l'Art et des œuvres de ses contemporains pour celui que l'on retient comme le poète des Fleurs du Mal. En effet, de par son volume, c'est la critique d'art qui est le pan le plus important de la production de Baudelaire.



S'inscrivant dans une tradition dont Diderot fut l'un des fondateurs, l'écrivain multiplie les articles lors des Salons. C'est là qu'il fait la connaissance des œuvres et des hommes. Baudelaire, en homme cultivé et avisé, est un arbitre du Goût, assez loin souvent des modes de son époque : d'où des remarques parfois cinglantes qui se fondent sur une ironie ou un goût du paradoxe qui égratignent les peintres qui ont pignon sur rue.

S'in encensera certains ainés comme Ingres ou Delacroix, il passera à côté du jeune Manet...le trouvant bien geignard face aux attaques à propos de son Olympia.



Plus surprenante est l'élection de Constantin Guys, un dessinateur secondaire comme chantre de la modernité. Trouvant que seuls les caricaturistes de son temps ont compris son époque, avec leur œil moqueur, il loue l'artiste des grisettes et autres beautés légères pour le rendu des siècle...bien peu attrayant pour le dandy parisien.



A travers enfin les différentes photographies, c'est cet attachement à l'image, à l'imago, représentation de l'au-delà ou de l'en-deçà, qui se dévoile. A la manière de sa fascination/répulsion pour le Paris d'Hausmann, la photographie, qu'il utilisera tant, est source de défiance. Baudelaire demeure ce chercheur de nouveauté et de beauté au milieu d'un monde qu'il juge bien laid et décevant mais qui peut parfois crucifier l'âme par sa fulgurance sur l'imagination.



Une galerie pour un œil avisé jusqu'au 27 janvier 2017 :


http://www.vie-romantique.paris.fr/fr/les-actualites/exposition-loeil-de-baudelaire

samedi 17 décembre 2016

Expo Ukiyo-e, musée du Cinquantenaire, Bruxelles (Belgique)



Images flottantes...


Après la France ou la Suisse, c’est au tour de la Belgique de fêter les 150 de relations avec le Japon lors de son ouverture au monde.
Pour ce faire, plusieurs événements dont l’exposition Ukiyo-e au musée du Cinquantenaire. Riche d’une des plus belles collections européennes d’estampes, l’établissement propose jusqu’au 12 février 2017 plus de 400 estampes des plus grands maitres. C’est un voyage à travers le monde des maisons de thé, du théâtre kabuki ou encore des paysages nippons que permet cette exposition.



L’ukiyo-e, ou monde flottant, est un terme utilisé pour désigner la société d’Edo, le monde commerçant et dynamique de la capitale du shogun. Assoiffée de spectacles et de divertissements, elle s’arrache les estampes, ces images qui magnifient les êtres et la nature dans la plénitude de leur beauté ou de leur drôlerie : Hokusai, Kuniyoshi, Kunisada ou Yoshitoshi créent des scènes où la vie et l’imaginaire se mêlent en un instant fugace et splendide comme la fleur de cerisier.
En suivant un parcours où plusieurs siècles d’estampes vont se côtoyer, on pourra faire la rencontre de types moins connus : les shungas, ces images d’un érotisme flamboyant, les kamigata-e produites à Osaka avec leurs personnages aux traits fins et aux réalisations soignées ou encore les estampes shin hanga, ces créations de l’Entre-deux guerres qui montrent un Japon où tradition et modernité cohabitent dans un monde en mutation.



Un voyage au pays des images jusqu’au 12 février 2017 :

http://www.kmkg-mrah.be/fr/bienvenue-au-mus%C3%A9e-du-cinquantenaire

dimanche 11 décembre 2016

Expo Japon!, Musée Mandet, Riom (63)




Objets japonais...




Ce sont quelques soixante années d'innovations en matière d'objets que présente le Musée Mandet de Riom depuis cet été...





Suivant les innovations du courant Mingei dans les années 1920 où la mise en avant des savoir-faire traditionnels nippons était de mise, les artistes et designers des années 50 furent aussi influencés par les innovations occidentales avec l'occupation des troupes américaines.

Le célèbre tabouret Butterfly de Sori Yanagi ouvre l'exposition, en tant qu'icône de ce mélange entre Orient et Occident dans le jeune milieu du design. Des luminaires aux sièges et chaises, grandes nouveautés dans l'intérieur japonais, les tendances suivent les courants de l'art et du design : des lignes épurées des années 50 à la couleur outrancière des années Pop, l'ameublement nippon semble s'inspirer des humeurs et des modes du monde.




Toutefois, c'est véritablement dans les années 80 que le design s'impose dans les intérieurs avec l'avènement des nouvelles techniques accompagnant le boom économique du pays. Très rapidement, l'essouflement de la machine boursière et les catastrophes écologiques vont faire prendre conscience aux artistes et artisans japonais que les matières naturelles et renouvelables sont à mettre à l'honneur.




Aujourd'hui encore, c'est ce souci écologique qui accompagne une volonté poétique et ludique, à l'instar de l'installation d'Hideki Yoshimoto aux leds flexibles et fluides ou aux lampes Kihou qui font dialoguer technologie et évocation de la lave en fusion. L'esprit des kamis allié à une haute technicité semble être la ligne directrice des innovations japonaises tant pour le pays que pour les produits d'exportation.



Des objets entre poésie et technologie jusqu'au 31 décembre 2016 :
http://www.riom-communaute.fr/decouvrir/musees/musee-mandet/expositions-temporaires.html

jeudi 8 décembre 2016

Expo Mizuno Toshikata, Musée Ota, Tokyo


Beautés modernes...






Toshikata, élève de Yoshitoshi, fut un artiste qui sut continuer la tradition de l'ukiyo-e tout en s'insérant dans le Japon moderne qui entrait dans le XX° siècle.


En digne héritier du derneir grand maitre de l'estampe traditionnelle, Toshikata débute sa carrière avec des séries qui mettent en scène des guerriers farouches et robustes où la violence et le sang imposent leur présence. De même les portraits de beauté sont un autre domaine qu'il explorera avec succès. Tout le préparait à devenir le digne successeur du maitre en tant que Yoshitoshi II.







Toutefois, la nouvelle société qui se met en place au Japon va pousser l'artiste à épurer son style. Entrant à l'Académie des arts du Japon, il participera au mouvement intellectuel qui proposa une nouveau mouvement à la peinture nipponne, mêlant tradition orientale et innovations occidentales.


Sa carrière s'envolera grâce à des collaborations avec les premiers journaux ainsi qu'avec des magazines littéraires comme le Bungei Club. Créant les couvertures de romans populaires, Toshikata va inscrire l'image de beautés modernes d'un trait fin et épuré aux couleurs délicates.






Un artiste peu connu à voir jusqu'au 11 décembre :
http://www.ukiyoe-ota-muse.jp/exhibition-eng/mizuno-toshikata

samedi 3 décembre 2016

Expo Père Castor, Mij, Moulins (03)




Que d'histoires...


 
 
Dès les années 30, les éditions Flammarion permettent à Paul Faucher de créer un pôle jeunesse qui va faire date et casser les codes de la littérature pour enfants. Défenseur de la Nouvelle Education qui accorde un statut plus important à l'enfant et qui met l'accent sur l'accompagnement de l'éducation, notamment via la lecture,  Faucher met en place une collection qui révolutionne l'édition jeunesse.

 

 
A travers des textes écrits par des scientifiques comme Paul-Emile Victor mais à la portée des enfants et accompagnés d'illustrations qui jouent sur l'aspect documentaire et émotionnel, la collection du Père Castor permettra à des générations d'approcher les mondes lointains, la vie quotidienne ou encore la nature.

 

Faisant appel à des illustrateurs de talent, souvent des Russes qui ont quitté le pays après la Révolution ou encore certains qui ont été formés par les formalistes des années 20, la collection va créer des héros comme Michka l'ours ou Quipic le hérisson. Evoluant avec la société française, le Père Castor suivra les tendances iconographiques qui lui permettront de rester parmi les fleurons de l'édition jeunesse.



Une exposition au goût d'enfance jusqu'au 4 janvier 2017 :

dimanche 27 novembre 2016

Expo Eikoh Hosoe et Yukio Mishima – « Barakei », Galerie Mouchet, Paris (75)





D'images et de mort...




La galerie Eric Mouchet propose jusqu'au 23 décembre les clichés d'Eikoh Hosoe pour le mythique album Barakei autour de la figure de l'écrivain Yukio Mishima.
Faisant partie de cette génération marquée par la Seconde Guerre, Hosoe intègrera divers groupes de photographes et d'artistes qui mèneront le Japon vers l'Art Contemporain et les créations novatrices. Mettant en scène le créateur de la danse Bûto, Tatsum Hijikata, le photographe acquiert une véritable notoriété dès le début des années 1960.





"Je suis votre modèle, photographiez-moi à votre gré, M. Hosoe." C'est ce qu'aurait dit Mishima lors de leur première rencontre dans le but de faire une photo de couverture d'ouvrage. De cette collaboration va naitre un ouvrage en 1963 : Barakei. Le titre évocateur utilise les kanjis Bara (rose) et Kei (punition) : Killed by roses ou l'Ordalie par les roses présente un Mishima en des décors occidentaux, souvent nu et faisant référence à des tableaux célèbres comme le Saint Sébastien qui hypnotisa l'auteur de Confession d'un masque.

Au-dela d'un jeu évocateur de son homosexualité, c'est le chemin vers l'abstraction que Mishima voulait initier : "...que les objets photographies puissent avoir quelque signification dont on pourra les dépouiller. " Ce dépouillement conduit logiquement, au fil des différentes parties, à une disparition, une mort que le corps de l'écrivain affronte à travers la rose et ses épines, corps nu et volontiers prêt à la mort et la jouissance. Cet album permet d'illustrer une part importante des thèmes et penchants de Mishima dans se oeuvres de papier. On n'est jamais loin des amants torturés de ses nouvelles ou des corps qui se cachent et se dévoilent : en tout cas une prégnance physique et corporelle qui jouera son rôle jusqu'au bout lors du suicide l 'écrivain par hara-kiri en 1970.










Une œuvre photographique mythique à parcourir jusqu'au 23 décembre 2016 :
http://www.ericmouchet.com/

samedi 19 novembre 2016

Rendez-vous du carnet de voyage, Clermont-Ferrand (63)



En voyage...





Nouvelle mouture pour le festival du carnet de voyage ce week-end à Clermont-Ferrand. L'espace de papier où images, textes et autres traces des lieux évoqués ont pris possession de Polydôme pour trois jours riches en rencontres.

Qu'ils dépeignent les confins de l'Afrique ou de l'Asie ou bien la campagne française, les très nombreux carnets et travaux présentés par les carnettistes invités regorgent d'impressions et d'anecdotes qui permettent le voyage immobile mais qui donnent aussi envie de larguer les amarres pour des cieux multiples.


L'aquarelle, le dessin, la calligraphie concourent à créer des pages colorées, poétiques aux univers artistiques très contrastés : des croquis, des dessins aux tendances pop ou classiques répondent à des textes oniriques ou plus réalistes.

 

 
Des rencontres, des films mais aussi des démonstrations en direct des carnettistes permettent d'aborder de nombreux aspects de ce genre en pleine expansion où le simple reflet de voyage croise des œuvres plus polémiques ou humanitaires.


 
 Un kaléidoscope du monde en Auvergne jusqu'au 20 novembre 2016 :
http://www.rendezvous-carnetdevoyage.com/


vendredi 11 novembre 2016

Masse critique Babelio, Nouvelles grecques de M El-Ahdab



Histoires de sources...






Cinq nouvelles pour évoquer la Grèce de Périclès : un monde de la Démocratie athénienne et de la société militaire de Sparte. Au-delà des images d'Epinal d'un univers où le savoir et les sciences se créent, un monde où les passions dévorent les habitants.

Dans des histoires d'amour, de mort, de vengeance, où l'humour et la tragédie se mêlent, Marwan El-Ahdab évoque la Grèce Antique avec beaucoup de clarté et un vérité bien documentée. Des vignettes permettent de bien visualiser les objets et coutumes depuis longtemps disparus en dehors des vitrines des musées.


 


A travers ces divers récits, la guerre, les relations matrimoniales, les divers états de la société tissent un univers complexe et humain. Les 5 nouvelles permettent d'esquisser ce monde antique aux origines des civilisations occidentales avec la dernière, "En chemin", qui questionne le statut de ce continent et de ce pays qui a du mal à accueillir les réfugiés de tous horizons et notre propre relation à ces savoirs qu'on a longtemps qualifiés d'Humanités, qui nous ont constitués et que beaucoup d'Européens semblent oublier peu à peu.



Un livre intéressant pour faire découvrir la Grèce originelle que j'ai pu connaitre grâce à Babelio et Samir Editeur et qu'il peut être bon de mettre en des jeunes mains afin d'ouvrir des portes...

samedi 5 novembre 2016

Collection Homme plissé d'Issey Miyake


Morceaux d'estampes...



Issey Miyake s'inspire des shungas, les estampes érotiques, et donne naissance à une nouvelle collection Haru : homme plissé cet automne.

Inscrit dans l'imaginaire et l'érotisme, les shungas, ces images de printemps, ont longtemps été des productions célèbres de dessinateurs comme Utamaro ou Hokusai. Les scènes explicites, les représentations de sexes outranciers et un humour certain ont permis à ces estampes particulières de connaitre un véritable engouement dans le Japon d'Edo ou plus tard en Occident.


Avec un renouveau de l'intérêt de ces images à travers des expositions en Europe, aux USA ou au Japon qui avait longtemps mis de côté cet aspect de sa culture, le créateur Issey Miyake propose cet automne une collection homme qui décline quelques modèles aux éclats d'estampes : à l'intérieur comme à l'extérieur, des fragments d'images des amants d'Utamaro et des artistes de shungas viennent souligner des silhouettes qui mêlent le vêtement occidental et un rappel du kimono traditionnel.

La fluidité du drapé et du mouvement de cette nouvelle collection s'accompagne de couleurs et de motifs qui évoquent ceux de l'ancienne Edo : bleu, rouge ou noir s'imprègnent de motifs de fleur de chanvre où peuvent se décliner les gestes suggestifs des personnages d'estampe.



Une collection sensuelle dès novembre 2016 :

http://www.isseymiyake.com/en/news/brands/homme_plisse_issey_miyake_haru_secret_inside_spring.html

lundi 31 octobre 2016

Masse critique Babelio, Puccini l'aimait de B. Hool


Passions musicales...



Si j’adore les opéras de Puccini, et en particulier les derniers, j’avoue ne pas connaitre grand-chose de sa vie à part sa mort durant l’élaboration de Turandot et l’air de Liu « Tu, che di gel sei chinta »… Les biographies du compositeur sont peu nombreuses surtout en français. Je remercie donc Babelio et les éditions de l’Âge d’homme de m’avoir permis de découvrir ce premier roman de B. Hool sur une partie de la vie de Puccini.

Direction l’Italie du début du XX° siècle où Giaccomo Puccini est une idole de toute l’Italie après le vieux maitre Verdi. Le roman, comme le titre l’indique, se focalise autour de quelques femmes que l’homme de musique aima durant ses vingt dernières années : Elvira, la presque femme qui attend le mariage officiel et d’autres comme Doria, la servante fidèle, sorte de modèle de sa dernière héroïne tragique.

Au-delà d’une réalité biographique, la cantatrice B. Hool essaie de comprendre les sources d’un art passionné qui se nourrit des bonheurs et des cris qui retentissent dans les campagnes ou les maisons bourgeoises de cette Italie encore bien puritaine. Des dialogues ou des réflexions qui amènent à se questionner sur la voix, le chant et la musique, surtout en seconde partie du récit.
Ce premier roman fut plaisant à lire : certes, des éléments psychologiques parfois un peu trop détaillés qui n’apportent rien à la trame du récit mais par contre un bon moyen de rentrer dans l’œuvre du Maestro. La langue est fluide et le rythme bien mené : un bon moment de lecture qu’il faudra compléter par une véritable biographie mais qu’il est plaisant de lire au son d’un air de Puccini…


dimanche 30 octobre 2016

Expo Kimonos from Okura collection, Rijksmuseum, Amsterdam (PB)



Des kimonos théâtraux...

Le Rijksmuseum présente quelques kimonos de no du XVII° siècle : issus de la collection Okura, ces pièces exceptionnelles de soie et de broderies évoquent toute la beauté de cet art théâtral ancien.
Apparu au XIV° siècle durant le shogunat de Yoshimitsu, le no évoque quelques figures légendaires du Japon. Sur la scène, dans une langue archaïque, l’acteur module son discours à la manière d’une partition musicale. Représentant des rencontres entre vivants et esprits, l’atmosphère scénique revêt l’étoffe du rêve magnifiée par des vêtements aux couleurs vibrantes et merveilleuses.


A la lumière des bougies, le chatoiement des soies, des applications d’or et d’argent crée cette ambiance particulière où le geste et le mouvement se veulent lents et mesurés à l’instar des paroles presque psalmodiées.
Les kimonos de la collection Okura témoignent ainsi de cet art raffiné qui a su garder ses caractéristiques depuis ses origines et que ces vêtements du XVII° siècle savent magnifier à merveille. C’est aussi l’occasion pour le musée d’évoquer cette collection mythique : le musée Okura fut le premier musée privé du Japon, fondé en 1917. La famille Okura, qui tint de nombreux commerces, ouvrit plusieurs hôtels dans l’archipel et dans le monde, notamment à Amsterdam, ce qui explique cette exposition aujourd’hui, eut toujours à cœur de faire connaitre les beautés de l’art nippon.

Des kimonos pour rêver et évoquer une tradition théâtrale, à voir jusqu’au 13 décembre 2016 au Rijksmuseum :

https://www.rijksmuseum.nl/en/kimonos-from-the-okura-collection

samedi 22 octobre 2016

Expo Kuniyoshi heroes, Musée Ota, Tokyo



Au bord de l'encre...






Le musée Ota présente cet automne une exposition double autour des héros qui ont rendu célèbre le dessinateur d'estampes : Kuniyoshi. Après plusieurs retrospectives aux Etats-Unis ou à Paris l'hiver dernier, l'établissement revient sur la série qui le lança : les héros des bords de l'eau.



S'il commence sa carrière auparavant, c'est bien avec cette série aux 108 héros que le nom de Kuniyoshi se fera connaitre en 1827. Reprenant un roman classique chinois de Shi Nai An Au bord de l'eau (Suikoden en japonais), l'artiste dépeint une grande partie des personnages principaux du récit.





La nouveauté qu'apporte Kuniyoshi est remarquable à plusieurs titres : tout d'abord, c'est l'ampleur du nombre de planches. Il en propose 80, ce qui n'avait jamais été réalisé auparavant. Ensuite, c'est la représentation exotique de guerriers chinois aux tatouages et aux muscles surdimensionnés qui va attirer l'attention du public. La composition très colorée et dynamique renforcera cet attrait qui se manifestera dasn la réutilisation de certains motifs chez les tatoueurs de l'époque.





Enfin, la série connaitra un tel succès que Kuniyoshi pourra l'évoquer dans diverses autres oeuvres parodiques : séries de geishas ou d'animaux reprendront quelques gestuels ou éléments de la série initiale, renforçant encore cette popularité et aboutissant à donner ce surnom à l'artiste : Kuniyoshi aux guerriers.



Une exposition au musée Ota de Tokyo jusqu'au 30 octobre :
http://www.ukiyoe-ota-muse.jp/exhibition-eng/kuniyoshiheroestalesofwatermargin

dimanche 16 octobre 2016

Festival Nicéphore +, Animaleries, Clermont-Ferrand (63)



Ô miroir animal...





Pour cette saison, la Biennale photographique de Clermont a choisi de mettre à l'honneur des clichés qui prennent pour vedettes animaux et insectes de tout bord. Loin de simples images esthétiques, étranges ou cocasses, les œuvres présentées veulent interroger le lien entre l'homme et l'animal comment nous pouvons interagir et sur-agir avec l'animal tant en manipulant son apparence qu'en modifiant son habitat, bref en voulant laissant notre empreinte sur une vie autre que la nôtre.


 
Au musée Henri-Lecoq, B.A Bosaiya propose une course à l'énigme et à l'étonnement : Angels and insects, à travers une série où insectes et autres vies minuscules sont pris en gros plan, interroge notre capacité à rêver à partir d'images qui pourraient se trouver dans des livres documentaires. Loin du rationalisme et de la classification, c'est une déambulation fantasmatique qui est proposée.




L'Hôtel de Fontfreyde accueille plusieurs photographes dont Hormoz et sa série Bestial : crânes animaliers, poulpes s'emparent des corps dénudés. Entre mort et orgasme, le rapprochement des deux mondes renvoie l'homme à un monde intérieur et extérieur brut et libre, fait de peur et de jouissance avec certains clichés aux réminiscences de rêve de la femme du pêcheur...



 

Le Safari urbain de L. Geslin illumine la vie cachée en milieu urbain ou péri-urbain : l'animal devient le fantôme de nos propres vies et fait avec notre façon de coloniser l'espace. Des clichés amusants ou poétiques en des couleurs vives et des scènes à la lumière surexposée qui jouent entre scène de genre et reportage-photo : un mélange d'une vision amusée et critique de notre impact sur la vie sauvage.


D'autres artistes comme T. Flach ou M. Vanden Eeckoudt ont mis à l'honneur ces animaux qui deviennent des miroirs de nos propres comportements modernes : entre course esthétique et volonté de maitriser et modifier la nature, c'est notre propension à toujours vouloir chasser le naturel qui est mis en lumière.

Encore bien d'autres photographes et lieux à découvrir jusqu'au 30 octobre 2016 :