mardi 29 avril 2014

Hyakunin Isshu 54

Gido-sanshi no haha



Vous faites serment
de ne jamais m'oublier
mais le tiendrez-vous
ah puisse ma vie plutôt
s'achever ce jourd'hui même...


Le lutteur de sumo Jirokichi est soigné par sa femme Otowa, une nuit avant un match important : le sportif a promis de perdre la rencontre afin de gagner une certaine somme d'argent, en vue de remettre 200 ryo à son maitre, nécessaires au rachat de celle qu'il aime. Otowa, ne voulant pas qu'il ternisse sa réputation, s'est vendue à une maison de passe afin d'obtenir la somme. Elle ne dit rien à son mari et cette préparation est en fait les derniers moments que le couple pourra passer ensemble.
 
Cette situation fait écho au serment de ne jamais oublier l'autre : le personnage d'Otowa peut aussi espérer que cette nuit soit la dernière, à la manière de la voix du poème. La nuit qui prend fin, c'est le réveil douloureux à la réalité et à un certain poids de la nécessité sur l'être de sentiments et de désirs.

 
La beauté de Kunisada tient entre ses mains un shô, orgue à bouche traditionnel dans la musique de cour de l'ère Heian. Cet instrument qui permet de grandes variations de son peut symboliser la variation des sentiments évoquée dans le poème. Se détournant de l'objet, la jeune femme peut signifier la négation de cette variation comme l'y invite la voix poétique.
 



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