lundi 18 août 2014

Essai sur l'Exotisme de Segalen

Exotisme...

Préparé durant de nombreuses années, des voyages en Polynésie jusqu'en Chine, l'essai sur l'exotisme de Segalen est une oeuvre longuement mûrie, faisant écho à des livres comme les Immémoriaux ou Stèles mais qui restera à l'état de notes. La mort de l'auteur ne lui permettra pas de terminer cet essai qui se voulait une réponse cinglante à la littérature colonialiste ainsi qu'à l'école orientaliste.


Être un étranger à une culture se dit être exote, c'est-à-dire regarder cette culture avec la plus grande objectivité et ne pas hésiter à dire qu'on ne la comprend pas. Autant dire que l'on peut être exote à son propre monde culturel! :
"Exotisme : tout ce qui est "en dehors" de l'ensemble de nos faits de conscience actuels, quotidiens, tout ce qui n'est pas notre "tonalité mentale coutumière"."
Il est possible d'admirer l'Autre dans sa grande différence et ne pas le comprendre ou ne pas le réduire à une impression. Ainsi, Segalen rejette les oeuvres de Loti qui ne sont pour lui que le plaquage d'impressions intimes, autant dire une déformation de la culture concernée. En effet, il ne s'agit pas d'être aveuglé par la nouveauté de l'inconnu mais de juger de cette nouveauté à travers le prisme de l'objectivité la plus absolue.


Gauguin apparait dès lors comme un maitre à penser l'exotisme, lui qui décrit la culture maorie à travers un prisme anti-colonial, essayant de s'approcher au plus près de l'inconscient et de la mentalité
tahitienne.

Des notes denses qui donnent un goût plus absolu et plus dense à la notion d'ailleurs et d'exotisme, loin des ciels bleus et des noix de coco de pacotille...

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