De corne et de désir...
Je suis comme la licorne
Qui se trouble en regardant
Et en contemplant une pucelle
La bête a tant de joie de sa douleur
Qu’elle tombe pâmée sur son sein.
Alors on la tue par traîtrise...
Et moi en vérité j’ai été tué de
La même manière par Amour et par ma Dame.
Ils ont pris mon cœur, je ne peux le reprendre.
Dame, lorsque je fus devant vous,
Et que je vous vis pour la première fois,
Mon cœur se mit à battre
A un point tel qu’il vous resta quand je
partis.
Alors il fut conduit, captif,
En la douce prison
Dont les piliers sont de désir,
Les portes de beau regard,
Et les anneaux de bon espoir.
De cette prison, c’est l’Amour qui a la clef,
Et il a placé là trois geôliers :
Beau-Semblant est le nom du premier,
Et c’est Beauté qui en fait des maîtres.
Devant la porte il a mis Domination,
Créature repoussante et félonne,
Vile et puante, méchante et scélérate.
Ces trois geôliers-là sont rapides et hardis
Et ont vite fait de s’emparer d’un homme.
Qui pourrait supporter la tristesse
Et les assauts de ces portiers ?
Jamais Roland ni Olivier
Ne vainquirent en un combat aussi dur.
Ils vainquirent en combattant,
Mais ceux-là, on les vainc en les humiliant.
Endurance en est le gonfalonier et,
Dans le combat dont je vous parle,
Il n'est d'autre secours que merci.
Une pièce de la lyrique amoureuse médiévale qui reprend l'animal mythique de la licorne. Selon des légendes, l'animal invincible ne peut qu'être attrapé par une jeune fille vierge et malheur aux menteuses! Bien sûr lorsqu'on parle de ce motif, la tapisserie des 5 sens vient tout de suite à l'esprit et c'est à partir de celle de la Vue que G Lemercier a travaillé afin de réaliser son illustration.
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