Monstres et compagnie...
Durant tout l'été, le Musée Ota se tourne vers les estampes qui mettent en scène les monstres, les esprits et autres fantômes. Une occasion de découvrir la richesse de la fin de la période Edo avec des noms comme Hokusai, Kunichika ou Yoshitoshi. Une occasion encore de se rendre compte de la diversité des aspects fantastiques de la culture japonaise.
En effet, il s'agit non d'une mais de trois expositions qui montreront les différences entre trois catégories particulièrement bien représentées dans le monde de l'estampe : le monstre, le fantôme et l'esprit. On partira à la découverte des yokkai, kappa, mononoke et autres kaidan. A la fois proches et dissemblables, ces formes spirituelles définissent les divers aspects de la relation que le Japon entretient avec le monde extra-humain. Rien de bien étonnant : la culture shinto, racine profonde de la spiritualité nipponne, est extrêmement empreinte de la présence des esprits au sein de la vie humaine.
Les monstres figurent à la fois les forces de la nature mais est aussi la manifestation de la psyché humaine comme dans l'estampe de Yoshitoshi ci-dessus montrant des êtres difformes sortant d'un coffre qu'une vieille avare veut ouvrir.
Le monstre, comme en Occident, est une entité qui peut prendre de nombreuses formes. De nombreux animaux sont associés à cette monstruosité. Ainsi le chat peut-il devenir spectre (bakeneko) ou encore s'hybrider avec l'humain. Dans ce cas, on retrouve de nombreux personnages de sorcières-chat qui survivent en aspirant la vie des humains. Personnage inquiétant et nocturne, sa représentation peut aussi tourner au comique comme dans le triptyque de Kuniyoshi présenté où malgré la présence des guerriers, des chats sur deux pattes semblent danser...
D'autres monstres sont plus ambigus : ainsi les kappa, monstres aquatiques. De petite taille, ils sont présentés comme des êtres malicieux et amusants : ici, Yoshitoshi les dépeints en train de mimer un combat de lutte devant...un sumo! Mais souvent, ces monstres peuvent se montrer terribles et chercher à noyer tout humain qui se trouve dans l'eau.
A la fois inquiétant et amusant, le monstre japonais apparaît et disparaît souvent au gré de sa fantaisie. Être des marges, il interroge l'humain sur sa propre nature ainsi que sur ses actions sans pour autant se présenter en juge, il permet à l'Homme de réfléchir sur soi.
Une première partie jusqu'au 27 juillet!
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