dimanche 14 août 2016

Mois Obon, 2e saison, Biyu Suikoden 2






Sombre invocation...







Madaramaru, le moine bouddhiste invoque un esprit chat (bakeneko). Ce personnage allie de manière emblématique les oppositions sur lesquelles la série se fonde : marquer la majesté des actions sombres ou tragiques des personnages qui évoquent les  marginaux du roman chinois via des parallèles faits à travers des héros japonais.



Madaramaru, lui, incarne ce mélange dans le sens où son vêtement typique du moine bouddhiste, qui évoque la Chine et l'Inde surtout, semble ne pas coincider avec le tatouage de dragon qui rapproche le personnage du moine des jeunes guerriers tatoués de nombreux êtres fantastiques. Ce caractère viril contraste avec les motifs floraux du vêtement qui indiquent une certaine douceur ou la fertilité.


Le caractère farouche, voire menaçant de Madaramaru, vient de l'entremêlement du dessin de son dos à sa longue chevelure qui imbrique l'humain à l'animal mythique : la force du dragon semblant se transcrire par le jeu des muscles du dos et des bras du personnage principal. Le mystère du moine vient aussi de la position de dos qui empêche de voir facilement le visage : un profil un peu sévère et une vision orientée vers l'esprit qui s'envole le rendent assez difficile à caractériser de manière sûre.








Assis sur une peau de chat qu'il peut enfiler pour devenir lui-même un monstre qui se débarrasse de ses ennemis, le personnage a invoqué un esprit chat qui semble sortir d'un bol rituel à travers une fumée sombre : un pelage semblable à celui sur le sol redouble cette présence féline et mystérieuse. Le bakeneko est souvent invoqué pour se venger de ses ennemis. L'animal possède lui aussi une expression ambigüe : à la fois fluide comme la nuée, l'esprit semble prendre plaisir à s'élancer dans l'air. La peau de chat, énorme, revêt pourtant un caractère familier avec sa position d'un chat qui semble dormir. Toutefois, il est évident qu'il vaut mieux se méfier de se chasseur qui semble inoffensif.


Avec un arrière-fond sombre - dégradé de noir et de gris - , la scène impose une présence forte qui fait surgir le mystère et le surnaturel dans les encres et sur la page. Force et fluidité, humain et surnaturel semblent s'associer, marquant le pouvoir de ce moine aux pouvoirs extraordinaires.





1 commentaire:

  1. Intéressant,je ne connaissais pas cette série de Yoshitoshi,et même pour le texte d'origine, il va falloir que je me penche plus précisément sur l'histoire des 108 brigands, que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire. Merci de cette nouvelle participation :)

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