Déflagrations solitaires...
Un texte nerveux, entre le conte moderne et le roman de non initiation!
Une bande de trentenaires que peu de choses lient se retrouvent certains samedis afin de chanter des chansons des années 60 à 80 et jouer à Papier/pierre/ciseau, tout en avalant pas mal d'alcool. Ces solitudes ajoutés vont petit à petit se lier et se dévoiler.
Des joutes de doigts, on passera à un véritable meurtre perpétré par Sugiyoka : suivant une femme peu attirante, ne voyant en elle qu'un objet sexuel, la filature se terminera par la mort de la femme.
A partir de ce moment, une violence en chaîne va se mettre en action : faisant elle aussi partie d'un groupe, celui des Midori (toutes les femmes portent ce nom!), ses compagnes décident de venger cette dernière et partent à la recherche du meurtrier.
Les meurtres en série se déroulent en alternance avec des réunions en apparence bien anodines, bercées par des mélodies de Pinky and Killers (un nom qui colle bien au récit) ou d'autres groupes de cette fin de l'ère Showa.
Du sang, du karaoke, une guerre des sexes sur fond de chansonnette romantique, voilà les contrastes qui structurent le livre. Il ne faut pas oublier une violence et une crudité qui n'iront que croissant durant toute l'histoire. Les meurtres simples se trouvant être des moyens trop lents, les quelques rescapés masculins imagineront une formule plus expéditive : une bombe atomique artisanale!
Dénonçant le vide et l'individualisme forcené, le livre démontre à travers une mécanique implacable la violence comme moteur d'une fraternité absurde; absurdité mise en scène tout au long du texte par les nombreux ricanements et sourires en coin qui insiste sur le désenchantement de personnages qui ne trouvent pas de place dans une société qui ne parait plus avoir de sens.
Un texte nerveux, entre le conte moderne et le roman de non initiation!
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