Une civilisation qui passe...
La modernisation des abords de la rivière Sumida incarne alors cette torsion des sentiments et des civilisations qui ancre le personnage de Chokichi dans un mal-être qui ne cessera de grandir. Pourtant, le climat et le ton du roman ne sont pas larmoyants; au contraire, les traits d'humour et de drôlerie viennent contrebalancer des passages plus mélancoliques et sombres.
Réagissant à la modernisation du Japon durant l'ère Meiji, Kafu écrira un roman court qui met en scène divers lieux du vieil Edo qui va disparaitre. A la manière des artistes d'estampes, il propose des vues célèbres, les Meisho dans lesquelles évoluent tout le peuple joyeux ou inquiétant de la capitale.
A travers ces vues, le lecteur suivra l'histoire du vieux Ragetsu qui sera le témoin des amours et malheurs de son neveu Chokichi : le vieux libertin d'une époque révolue accompagne un jeune homme que l'art passionne mais que sa mère veut transformer en fonctionnaire bien sous tous rapports.
De même, ses amours avec O-Ito, son amie d'enfance, seront contrariées pas l'entrée de la jeune fille dans une maison de thé afin de devenir geisha : loin des yeux et loin des préoccupations du quotidien de chacun, quel avenir inventer?
La modernisation des abords de la rivière Sumida incarne alors cette torsion des sentiments et des civilisations qui ancre le personnage de Chokichi dans un mal-être qui ne cessera de grandir. Pourtant, le climat et le ton du roman ne sont pas larmoyants; au contraire, les traits d'humour et de drôlerie viennent contrebalancer des passages plus mélancoliques et sombres.
Le temps qui passe emporte une civilisation mais dans certains éclats de rire à la fois solaires et amers.
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