jeudi 5 janvier 2017

Expo Wilde, l'impertinent absolu, Musée du petit Palais, Paris (75)



Icône crépusculaire...




Oscar Wilde...un nom qui fascine, un artiste et presque un personnage imaginaire d'une Europe des Arts et des mondanités. L'Irlandais qui permit à la langue de Shakespeare de se plier à des aphorismes ingénieux demeure un artiste paradoxal.

L'écrivain laisse en effet souvent la place à cette figure de dandy, martyr de la morale. A relire ses œuvres, pas si nombreuses, on s'aperçoit aussi que la force et le génie créateur ont souvent tendance à s'effacer devant les bons mots et un art du langage qui plait plus qu'il ne frappe.



L'exposition de Petit palais en est l'écho : plus que l'écrivain, c'est surtout l'icône que l'on retient; Wilde en habits fastueux ou provocants dans les salons, les théâtres...bref, un travestissement de soi pour se protéger ou se fuir.

Car le narcisse irlandais ne cesse de s'effacer tant dans ses outrances que dans ses moments d'humilité. Miroir d'une époque où Préraphaélites et Décadents se succèdent, Wilde se fait la chambre d'écho des sombres instincts d'une Europe qui voile ses vices. Il faudra compter sur sa Salomé, toute de Beardsley parée, pour mettre en lumière un goût de mort et de sexe qui hante les arts de cette époque.



Et bien sûr, il y a les amours masculines et le fameux procès qui provoquera sa ruine sociale: au sortir de la prison de Reading, une fuite à Paris trouvera un Wilde méconnaissable et miséreux, bref une nouvelle version du Portrait de Dorian Gray qui a pris pied dans le réel de son concepteur.



Splendeur et décadence d'une icône jusqu'au 15 janvier 2017 :


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