samedi 3 septembre 2016

Expo Araki, Mnaag, Paris (75)


Fou à lier...



Avec près de 400 clichés, le Musée Guimet propose la plus grande rétrospective de l'artiste Araki Noboyushi en France. Accueilli par un hall empli des ouvrages qu'il a réalisés - et il y a de quoi avoir le tournis - , le public est invité à une exposition chronologique qui évoque divers thèmes de l'œuvre du photographe.




Les fleurs aux corolles suggestives laissent la place à deux séries autobiographiques : celle du voyage de noces avec Yoko en 1971 puis les derniers jours de cette dernière en 90. Ces clichés en noir et blanc délivrent l'intimité du couple : le désir, le quotidien ou même l'attendrissant avec la multiplication des photos du chat domestique dans la partie où Yoko, malade, approche de la mort.
Une suite qui mêle le banal à l'instant fort, un peu à la manière d'un album familial mais où chaque objet et chaque lumière dit quelque chose de soi et de son intimité.






Puis vient la partie consacrée au kinbaku, cette technique de bondage qui d'un art du lien pour retenir les prisonniers est devenu une technique érotique dont Araki s'est fait le chantre. Corps offerts, sans véritable expression sur les visages bien souvent, ces clichés interrogent le désir, la relation de prédation qui se fait jour au travers de ces chairs transformées et sillonnées de cordes.




C'est aussi la relation entre mort et désir qui fait surface et qui est largement mise en scène dans la dernière section Tokyo-Tombeau avec cette série spécialement produite pour le Musée Guimet. Amour, mort, désir et quotidien; même si certaines photos peuvent surprendre un esprit occidental, elles demeurent des clichés nippons qui ne peuvent qu'interroger notre propre psyché à l'aune d'une iconographie parfois déroutante.


Jusqu'au 5 septembre :
http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-a-venir/araki







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