Regards croisés...
Centenaire de la mort de Kiyochika, cet événement permet au musée Ota de faire une rétrospective de celui que l'on considère comme le dernier représentant de l'ukiyoe. Cette exposition fait jouer les regards et les représentations : à travers des vues de Tokyo, c'est un dialogue entre la manière traditionnelle d'Hiroshige et la manière occidentalisée de Kiyochika; car si seulement une génération les sépare, c'est tout un monde qui a basculé entre temps avec des codes de représentations qui ne peuvent faire l'économie de l'ouverture du pays.
C'est pour cela que nous est rappelé l'importance du dessin et de la couleur (le Bleu Hiroshige) dans la popularisation de l'estampe japonaise auprès du public occidental ainsi qu'auprès de nombreux artistes, créant en partie la mode et le courant japoniste. On le remarque, Kiyochika demeure le témoin et le chantre de la tradition mais dans un décor qui évolue comme les techniques et le trait : plus tout à fait Edo et pas encore la Tokyo hypermoderne, la nouvelle capitale imprime les recherches et les interrogations de la société nipponne face à ses nouveaux rapports avec l'Ouest.
Ce climat mouvant et pourtant poétique plaira à un auteur célèbre, Nagai Kafu, qui prendra l'artiste comme modèle de peintres qu'il mettra en scène. De plus, ce sont des estampes de Kiyochika qui serviront de support à certains paysages de Tokyo dépeints dans ses romans.
Un dialogue de regards jusqu'au 28 mai :
http://www.ukiyoe-ota-muse.jp/H270405hiroshigekiyochika-E.html
Décidément j(aime beaucoup les affiches des musées japonais.. et je serais volontiers allée voir cette expo. d'(autant que j'ai enfin pris le temps de découvrir Kafû ces derniers mois et que les deux titres que j'ai lus pour l'instant m'ont pas mal accrochée aussi.
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J'aime beaucoup aussi leurs affiches...Dommage qu'on soit si loin!!
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