samedi 25 janvier 2014

Hyakunin isshu 48

Minamoto no Shigeyuki






Au vent furieux
les flots qui battent les rocs
ne brisent que moi
en ce temps que les soucis
de toutes sortes m'accablent

Poème amoureux qui compare les sentiments passionnés aux flots tempétueux et la femme sourde à un roc insensible, cette pièce de Shigeyuki exprime de manière codifiée la lyrique malheureuse de l'époque Heian.


La série de l'Ogura Hyakunin Isshu présente le poème associé à la figure d'O-kiku. Ce personnage issu d'une légende urbaine met en scène une servante qui eut le malheur de briser une soucoupe de son maitre, bien précieux puisqu'il s'agissait de porcelaine de Delft, témoin des quelques échanges entre le Japon et l'Europe.

Le parallèle se fait à travers le troisième vers qui rapproche le bris du corps amoureux avec celui de la fine porcelaine ainsi que le terme kiku qui rappelle le nom du personnage mais qui peut aussi signifier "entendre" (en référence au bris). 

Selon les versions, le maitre, dédaigné par la jeune servante, décide de la piéger puis la jette dans un puits. Dans d'autres versions, c'est elle-même qui se suicide dans ce lieu, se sentant déshonorée.


Et c'est alors que chaque nuit le fantôme de la jeune femme apparait, comptant inlassablement les soucoupes jusqu'à arriver au chiffre fatidique : un cri retentit et le spectre disparait dans un bruit de vaisselle brisée. Le manoir demeurera hanté durant plusieurs décennies rendant chaque propriétaire fou à cause de la voix obsédante de la victime...








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